Cette profession, Ostéopathe Diplômé (DO) a connu une forte poussée démographique. Ce qui n’est pas sans poser des questions sur l’offre et la demande dans ce secteur.
Aussi, il est utile de faire le point sur l’évolution de ce métier avec des études récentes. Celles-ci permettent de donner une photographie en 2018 et des analyses sur la situation actuelle des ostéopathes en France.
On parle ici de l’Étude statistique du Métier d’Ostéopathe en 2018 (EMOst 2018) faite par Union pour la Recherche Clinique en Ostéopathie (URCO). Elle est publiée par le Journal Ostéopathie Recherche. Alors, combien d’ostéopathes en 2020 ? On fait le point.
Brève histoire de l’ostéopathie
La profession d’ostéopathe est relativement jeune. Elle est née à la fin du XIX siècle aux États-Unis.
En effet, Andrew Taylor Still crée l’ostéopathie en 1874. Ce dernier exerce le métier de médecin. Il suit les traces de son père en tant que médecin notamment auprès des Indiens. Still va apprendre des Indiens et réussit à guérir un enfant atteint de dysenterie en n’utilisant que ses mains. Le fondateur de l’ostéopathie élabore alors une nouvelle approche médicale. En fait, une approche qui respecte les lois de la nature et de la vie: ostéopathie.
Puis, cette dernière a rapidement migré en Angleterre puis en France vers les années 1950.
Évolution du métier d’ostéopathe
L’ostéopathie était longtemps exercée dans l’illégalité. Elle devient une pratique encadrée et réglementée en 2002. L’usage de titre d’ostéopathe est alors partagé entre professionnels de santé et ostéopathes exclusifs.
De nouveaux décrets sont publiés en 2007. Ceux-ci permettent de définir les champs de l’ostéopathie et notamment les actes autorisés.
Ces nouvelles réglementations ont alors donné un nouveau souffle à l’ostéopathie via la création d’écoles. Ceci, principalement pour la formation exclusivement d’ostéopathes. C’est ainsi que la France est devenue premier formateur d’ostéopathe au monde avec plus de 30 écoles.
En 2014, de nouveaux décrets portant sur l’encadrement de la formation et les procédures d’agrément des écoles ont été publiés. Beaucoup d’ostéopathes espéraient une diminution du nombre d’établissements formateurs.
Ostéopathie et OMS
Par ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2010 définit l’ostéopathie ainsi : « L’ostéopathie (également dénommée médecine ostéopathique) repose sur l’utilisation du contact manuel pour le diagnostic et le traitement. Elle prend en compte les relations entre le corps, l’esprit, la raison, la santé et la maladie. Elle place l’accent sur l’intégrité structurelle et fonctionnelle du corps et la tendance intrinsèque de l’organisme à s’auto-guérir. Les ostéopathes utilisent une grande variété de techniques thérapeutiques manuelles. Ceci, pour améliorer les fonctions physiologiques et/ou soutenir l’homéostasie altérées par des dysfonctions somatiques… ».
Source URCO
En France, face à l’augmentation démographique du nombre d’ostéopathes, ces derniers se posent la question du devenir de la profession au regard de la demande des patients.
Tendance de la démographie ostéopathique en 2020
La France est devenue le pays des ostéopathes. L’ostéopathie serait la médecine complémentaire la plus populaire en France. Ceci, avec plus de 20 millions d’actes réalisés chaque année auprès de 14.5 millions de patients.
Le répertoire ADELI comptabilise en 2019 plus de 31000 ostéopathes. En tenant compte de la population française, cela revient à 2122 habitants par ostéopathe. Un chiffre nettement à la hausse comparé au chiffre de 2016 avec un ratio de 3500 habitants par ostéopathe.
Ce chiffre n’est pas étonnant car on forme chaque année plus de 1500 ostéopathes.
La raison de cet engouement peut s’expliquer ainsi. L’ostéopathie propose des réponses non chirurgicales et non médicamenteuses à des troubles fonctionnels fréquents. Il est donc logique qu’elle suscite l’intérêt d’un grand nombre de patients. La période actuelle présente de nombreux avantages pour les patients tant en termes d’accessibilité aux soins que de rapidité de prise en charge. Le marché de l’ostéopathie a su se développer et absorber la croissance professionnelle. Cette tendance semble heureusement se maintenir grâce à l’apparition de nouvelles perspectives professionnelles.
En résumé…
On retiendra trois données essentielles livrées par le SFDO, le syndicat des diplômés ostéopathes :
- « Parallèlement, à l’augmentation du nombre de professionnels il y a eu une augmentation de la demande ».
- « La densité d’ostéopathes par habitant est déjà la plus élevée au monde ».
- « La carte de France de la densité des ostéopathes montre qu’aujourd’hui ceux-ci sont très largement installés dans les grandes villes et au sud de la Loire, zones qui sont d’ailleurs en situation de saturation ».
Le métier d’ostéopathe reste marqué par la complexité identitaire d’un titre partagé à deux visages avec des contraintes différentes. Ceci, en fonction de l’origine professionnelle. D’un côté, des professionnels à double activité, avec une population peu croissante et affiliés à un ordre professionnel. Et de l’autre une population de professionnels, dont la moitié à moins de 35 ans, qui évoluent dans un marché en pleine expansion.
L’évolution démographique aura tendance à se stabiliser par la saturation progressive du marché. Ainsi, se présente la situation démographique de la profession en 2020.
Sources:
http://www.lejournal.osteopathie-recherche.fr/images/Divers/Demographie/EMOST2018.pdf
http://www.lejournal.osteopathie-recherche.fr/index.php/statistiques-sondages/emost-2018-etude-du-metier-d-osteopathe-en-2018
https://www.osteopathe-syndicat.fr/osteopathie-france